Aujourd’hui, sur cette musique, je vous parle de mon ressenti sur tout ce qui se passe avec ce foutu virus de mes … ! Ici, on a l’habitude de vous parler voyage, destinations de rêve. Mais on vous parle aussi quelques fois de notre ressenti. Sur des choses qui nous ont bouleversées. On vous parlait par exemple de notre retour de tour du Monde qui avait été si particulier. Vous pouvez le retrouver dans cet article: le retour d'un Tour du Monde: entre incompréhension et renouveau.
Aujourd’hui j’avais envie d’écrire sur ce virus. Ce virus qui n’épargne personne. Ce virus qui nous a enlevé notre liberté. Aujourd’hui il tue, il se faufile et crée un apocalypse dans la vie de chacun.
Qui aurait imaginé à un seul moment que nous serions privés de nos libertés. Qui aurait imaginé un seul jour qu’on nous dirait de rester chez nous pour nous protéger, comme pour échapper à un monstre qui se cacherait au coin de la rue. Qui aurait pu imaginer qu’on doive fermer les frontières, faire une autorisation de sortie pour faire ses courses ou encore appréhender de sortir de chez nous. Qui aurait pu imaginer quelque chose comme cela. Personne. Personne parce que tout ce qui se passe est absolument grotesque. Merde.
Tout cela est allé si vite qu’à peine j’ose imaginer ce qu’il se passe. Ce qui est en train de se passer. Ce qu’il va se passer…
Alors aujourd’hui j’avais envie d’écrire ce qui se passe dans ma tête. Parce que ce matin en ouvrant notre insta, nous avons reçu un message venant de l’une d’entre vous. Un message qui me parlait de ce fameux article sur notre ressenti lors de notre retour de tour du monde. Un message qui nous disait que cet article lui avait fait du bien. Qu’il l’avait aidé à se sentir moins seule.
Alors si on a aidé cette personne grâce à un article alors on en est tellement heureux.
Alors aujourd’hui, j’ai décidé de partager mon ressenti sur cette situation. À L’instant T. Car peut-être qu’il parlera à quelqu’un, qu’il aidera quelques personnes ici.
Car hier, non, ça n’allait pas fort. Et je n’ai absolument pas honte de le dire.
Oui j’ai tout ce qu’il me faut ici. Nous vivons à la campagne, je ne vis pas cette situation seule, nous sommes en bonne santé mes proches et moi. Et la seule chose que j’ai à faire c’est de rester chez moi, d’attendre que des personnes sur le front se battent nuit et jour pour que ce putain de virus recule et qu’il nous rende quelques-unes de nos libertés.
Je vis ce confinement avec toutes les conditions qui font que je ne devrais pas être mal. « Pas toi ». « Pas moi ». « Pense au positif ». Nous sommes maintenant à une semaine du déconfinement. Et j’ai tenu bon jusque là. Parce que je devais « simplement » rester chez moi. Alors oui je le sais et j’en suis tous les jours consciente, nous avons énormément de chance et j’en suis vraiment si reconnaissante. Nous avons pu faire beaucoup de choses pendant ce confinement. Nous avons pu nous recentrer sur nous même. Nous avons pu faire beaucoup de choses qui passaient bien évidemment à la trappe depuis bien longtemps. Nous avons cuisiné comme jamais. C’était vraiment pas notre fort mais nous avons beaucoup apprécié le faire. Nous avons bricolé dans notre petite maison, ce qui nous a fait énormément de bien. Nous avons pu nous recentrer sur nos projets. En faire évoluer certains. Nous avons pu réfléchir sur ce que nous avions envie d’être. Sur ce que nous avions envie de faire, de devenir.
Oui cette pause dans notre vie nous a permis de prendre du recul sur nos vies à mille à l’heure. Mais ce confinement ne nous a pas changé.
Il nous a permis de nous rendre compte de qui nous étions. Qui nous étions devenus. Car, non, non je ne laisserai pas ce virus dire qu’il nous a permis d’avancer. Nous avons avancé sans lui. Je ne remercierai jamais cette période si difficile. Je ne remercierai jamais la vie d’avoir mis cette période en suspens dans nos vies. Cette période ne nous a pas changé, elle a simplement permis de nous comprendre un peu mieux. Nous serions bien plus heureux si elle n’avait jamais existé.
Cette période a été très difficile pour tout le monde. Chacun à sa manière. Certains ont survécu comme ils pouvaient. On a d'ailleurs tous fait au mieux pour respecter autant que l’on pouvait les règles. Certains ont fait du pain, de la couture, ont cuisiné comme jamais, ont trié, rangé, aménagé leur vie. Mais si on repoussait toutes ces tâches, c’est bien qu'elles n’étaient pas dans nos priorités non ? Ces choses, elles auraient été réalisées un jour ou l’autre. Ou peut-être pas. Et alors? Je ne veux pas, une fois de plus, laisser ce foutu virus s’immiscer dans mes souvenirs, mes changements. Je ne veux pas qu’on lui accorde le moindre bienfait positif. Pas le moindre. Je ne suis pas prête. Et je ne le serai peut-être jamais.
Et puis il y a ceux qui se sont battus au quotidien pour nous. Vous. Et bien sûr que je suis extrêmement reconnaissante envers toutes les personnes qui se battent sur le front, car oui pour moi c’est une guerre. Ils se battent nuit et jour pour nous, pour vous. Ils ont un jour choisi un métier pour aider les autres. La conviction d’une vie. Une force extrême. De belles personnes. Des héros. Mais sachez-le, pour moi ça a TOUJOURS été des héros. Et ce n’est pas une fois de plus ce foutu virus qui les a changés. Ils ont toujours été ces héros. Ils ont simplement été mis en lumière. Et ça me fait mal d’admettre qu’il a fallu cela.
Alors oui, hier j’étais triste. Dévastée. Et j’avais le droit. Oui j’ai eu toutes les conditions pour vivre au mieux ce confinement. Je n’avais aucune raison de me plaindre. Et je ne me plaindrai jamais. Je suis simplement triste. Et je ne m’excuserai pas pour ça. Et je ne me justifierai pas pour ça. Oui j’ai le droit d’être absolument triste de cette situation. Si on en croit les réseaux sociaux, il faudrait être parfait, ne pas être triste car il y a pire que nous, ne pas être triste car « toi tu as de la chance tu dois rester simplement chez toi, » car « toi tu es à la campagne », car « toi tu as de la chance tu as un jardin », « allez reste positif voyons, trouve le bon dans cette situation »… cela n’enlève rien à la chance que j’ai et dont je me rends compte mais OUI, merde ça me rend triste et j’ai le droit de l’être. Juste quelques instants être véritablement triste. Profondément triste. Ne pas chercher le positif dans cette situation absolument terrifiante et être triste tout simplementl!
Parce que pour moi on a mis une foutu pause dans la vie de chacun. Parce que beaucoup de choses me touchent. Parce que beaucoup de personnes ont perdu la vie. Parce que beaucoup de personnes vont perdre leur travail, leur raison de se lever le matin. Parce que beaucoup de personnes ont vécu des choses seules, des choses horribles, des moments qu’ils auraient aimé partager avec les personnes qu’ils aiment. Parce que non je ne veux pas qu’on remercie cette foutu pause.
Ce n’est pas ma situation qui me rend triste c’est La situation. Cette situation si inimaginable. Bien sûr, parce que je suis du genre à tirer tout ce qu’il y a de positif de chaque situation. J’arriverai à en parler positivement peut-être un jour, ou peut-être pas, même si c’est pour moi très difficile pour le moment et que j’en ai peut-être tout simplement pas envie. Difficile car j’ai du mal à transformer cette situation en chance, car j’ai du mal à accepter de tirer du positif dans cette situation. Pour ne jamais la valoriser.
Je me dis alors simplement que ce temps, nous l’aurions eu. Ce temps, nous l’aurions eu un jour ou l’autre. Nous l’aurions eu et nous nous serions poser les bonnes questions, les même questions que nous nous sommes posés. Nous aurions un jour ou l’autre, pris le temps de plus cuisiner, de nous occuper de notre maison et de nous poser les bonnes questions. Mais ça aurait surement pris plus de temps oui, je vous l’accorde. Car nous avions une vie à mille à l’heure. Alors je ne peux pas enlever que oui nous avons eu du temps pour accélérer certaines choses. Mais j’aime à croire que nous nous serions posés ces questions un jour ou l’autre.
À choisir je n’aurais pas voulu l’avoir ce « temps ». Alors non je ne crois pas que ce confinement ait fait du bien dans ma vie, ni dans mes projets. Bien au contrainte, il m’a pris bien plus que mon « temps ». Il m’a pris mes fous rires entre amis, il m’a pris mes câlins avec mes petits amours, il m’a pris mes repas en famille que j’aime tant. Il m’a pris des découvertes que j’attendais tant, il m’a pris mes voyages, de l’amour, il m’a pris des beaux projets, il m’a pris des habitudes qui me sont essentielles, il m’a pris mes papillons dans le ventre et des étincelles de vie. Il m’a pris le jour de mes 30 ans.
Alors oui on va se rattraper, compenser plutôt, car les personnes qui m’entourent sont fabuleuses et que oui on va vivre, vivre la vie qu’on aime et s’enivrer de bonheur. Mais ce temps, celui-là, celui qui selon moi on a vraiment perdu , ne se rattrape pas. Il me l’a pris. Alors, je ne dirai jamais que ce foutu virus m’a donné du temps. Pour moi, il m’en a enlevé. Et il m’a enlevé beaucoup plus. Et oui j’avais le droit hier, aujourd’hui et peut-être demain d’être triste. Et de ne pas en avoir honte. J’ai le droit de chialer. J’ai le droit aujourd’hui de ne rien faire. J’ai le droit de rester sous ma couette, à regarder des séries toute la journée et à pleurer en mangeant des cookies et du beurre de cacahuète. Et je n’en ai pas honte. Pas honte de n’avoir pas utilisé « ce temps de confinement » car pour moi ce n’est pas celui-là qui est le plus important.
Et dire que maintenant j’en suis à appréhender de sortir de chez moi. Faire le Tour du monde et avoir peur de sortir de sa Maison. Cherchez l’erreur. Et je sais que ce n’est pas fini. Que nous sommes loin d’avoir terminé cette période. Que nous allons devoir nous adapter, faire des efforts encore et encore. Mais je suis prête. Je l’entend. On y arrivera. Ensemble. Parce que je crois en la solidarité. En l’amour. En l’amitié. Et en la force de chacun. Parce que dans la tristesse, la peur et l’incompréhension, il y a de la force qui se dégage. Parce que oui on y arrivera. Avec du temps, toujours celui-là. Et qu’on fera tout pour les rattraper ces instants qui pour moi ont été perdus. Je n’ai pas honte de le dire. Alors oui je ferai tout pour que les moments partagés avec les personnes qui me sont chères, ces moments qui me manquent tant soient encore plus beaux, plus vrais et plus importants.
Mais non je ne remercierai jamais ce virus de m’avoir donné du temps…
Ce texte m’est propre. Propre à mes émotions du moment. Peut-Être qu’elles changeront. Peut-Être pas. Je vous demande juste de les respecter. Peut-Être que ce texte vous aidera. Peut-être pas. Je pense que je vais hésiter longtemps avant de le partager. Si vous en êtes là c’est que j’ai décidé d’essayer.
N’hésitez pas à me partager vos sentiments vous aussi, ici, en commentaire, sur Insta… Vos sentiments sont peut-être différents des miens, peut-être pas. Mais ils pourront peut-être aider quelqu’un à se sentir moins seul. En tout cas, écrire m’a fait du bien. Écrire me fait toujours du bien. Je vous souhaite une belle journée.
Et merci à Lui. L’essentiel.
(2 baroudeurs ont voté, leur sentence est irrévocable : 5,00 out of 5)
Bonsoir….je vais faire court…merci pour ton ressenti….personnelle j ai bossé quasi tous les jours (je bosse en pharmacie)..au front comme ils disent ..même si je ne me sens pas l ame d un super héros comme les docs et les infirmières ecttt eux sont des héros mais ça je le savait depuis longtemps (ils m ont sauvé la vie il y a ….pfff 26 ans (accident de voiture)……Mon mari et mes deux enfants (22 et 23 ans)…ont été confiné…..Quel bonheur de les retrouver tous les soirs en rentrant…de retrouver des moments de complicités perdus…dans le tourbillon de la vie. . mais je te cache pas que j ai eu les premiers semaines la peur au ventre de leur ramener cette saloperie à la maison…..et c est pas fini……suis pas un héros .j ai fait mon job….j ai pleuré quand j ai vu des personnes âgées sortir sans masques sans gants…au début du confinement…j ai eu peur…j ai peur pour eux… …et demain enfin…je reçois 2000 masques…que je vais pouvoir distribuer….demain dans leur regard je serais leur héros…demain je vais aller bosser sans avoir mal au ventre. …
je voulais faire court
et merci d être rester chez vous…pour que nous puissions travailler sans cette boule au ventre
krystel..
qui devait partir aux Pouilles dans 10 jours car c c’est grâce à votre voyage aux pouilles que je vous ai découvert…
<3
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